Au revoir Grand-Mère

Ma Grand-mère ! Cette femme qui me fascine jour après jour.

Tu es une femme importante pour moi… Il m’a fallu bien des années pour enfin être connue et reconnue de toi !   J’ai eu la chance de vivre avec toi, de t’aimer, de te cajoler et de vivre en intimité avec toi. Nous avons vécu de beaux moments et ce fut un bonheur absolu d’être près de toi; moi qui t’ai toujours aimé.

Aujourd’hui, je suis venue te voir juste avant mon départ, avant de partir vivre cette aventure tant désirée. Tu as été là, présente durant ce moment difficile de ma commotion; nous étions sur la même longueur d’onde: moi avec mon trauma crânien, et toi, belle femme vieillissante, avec toutes les difficultés que cela peut impliquer. Par chance nous avions cette troisième femme, ma mère, qui nous supportait dans nos difficultés.

Aujourd’hui je quitte cette chambre, là où tu habites maintenant seule; je quitte avec le cœur serré mais heureuse de t’avoir eu tout près de moi afin de mieux te connaître afin de mieux me connaître.

Je pars avec beaucoup de toi en moi et tout plein de compréhension de ma propre personne. Merci à toi. Tu as maintenant 96 ans et peut-être que ce sera la dernière fois que je t’aurai vu… tu n’y seras peut-être plus à mon retour. ! Sache que je t’aime Grand-mère !

Ça va la tête ?

Montréal, en janvier 2018.
Je suis en vélo afin de rejoindre une amie pour un brunch dans un beau petit restaurant sur l’avenue du Parc.
Je suis bien, heureuse, et en pleine forme.
Il fait bon, le froid de l’hiver me fait vibrer !
Je roule pleinement consciente que nous sommes l’hiver, en ville et que c’est glacé. Je suis donc très prudente avec mes pneus d’hiver à clous, même si je suis sur une piste cyclable bien dégivrée, rue Rachel O. Je tourne doucement vers le nord dans le sens unique de l’avenue de l’Esplanade.
Soudain un VUS blanc recule à grande vitesse, il ne me voit pas ?
Comment se fait-il ? Pourtant je porte des vêtements aux couleurs vives et un casque jaune fluo! Je tente de me retirer de la rue rapidement… De part et d’autre de la piste, il y a des monticules de glace et des autos stationnées…
Et puis… plus rien…
Je suis par terre, seule avec un homme me parlant et s’excusant…
Je n’entends rien… Je me relève, embarque sur mon vélo déglingué et me rends au restaurant. Le casque craqué, l’épaule et la clavicule renfoncées, j’entre et mon amie me regarde désemparée; je ne comprends pas, mais je me dis que je dois paraître un peu ébranlée.
L’adrénaline tombe et je ne comprends plus rien. Ses lèvres bougent, mais je n’entends plus. Mon bras me fait souffrir et je suis incapable de me tenir assise…
Elle m’amène donc rapidement à l’hôpital !
On me dit de me reposer, que j’ai une commotion cérébrale… Sans plus… Sans instructions ni suivi.
Quelques jours passent et rien ne va plus.
Je retourne à l’urgence. On me dit de me reposer, que ça va passer.
Je déménage chez ma mère et ma vieille grand-mère…
Je ne vais toujours pas bien après 3 semaines. Ça tourne, incapable de marcher sans devoir tenir les murs; la lumière, les sons, le bruit, ma mère qui me parle, la nourriture, etc… TOUT est insupportable !
Crises de colère, et un mal de tête difficile à décrire.
Un retour à l’hôpital en ambulance s’impose, car le mal de tête est de plus en plus fort. J’ai de la nausée, je tremble et répète la même phrase en boucle. Mes proches sont inquiets.
Voilà qu’on me dit de prendre des antidépresseurs et on me dit que ça va passer… Je refuse de les prendre et comprends que je devrai me débrouiller seule face à cette commotion ou m’enlever la vie !…

Lors de l’accident, heureusement que je portais un casque, car ma tête aurait été autrement bien plus blessée; en fait, j’aurais pu perdre la vie…
J’ai tout de même eu un traumatisme crânien assez sérieux pour que ma vie soit totalement bouleversée depuis ces dernières années.

Vivement le port du casque !