La traversée

Entre le rêve et la réalité…

A force de contempler la mer, on fini un jour par la prendre.

Comme vous le savez, je devais traverser de Terre-Neuve vers la Nouvelle-Écosse et c’est en voilier que j’ai réussi à le faire…

Wow !  Le rêve !  Un rêve que je mijotais en moi depuis au moins une quinzaine d’années.  Et voilà que l’occasion de vivre cette mini expérience (du moins c’est ce que je croyais) de voile se présente.

En attendant de pouvoir rejoindre le voilier de mes rêves, je suis bien installée à McCallum en hauteur et j’ai une vue spectaculaire.

Mon campement juché sur la colline.
La vue de mon campement.

McCallum est un petit village accessible par bateau seulement, pour se déplacer ici et bien c’est à pied ou en 4 roues pour certains.
C’était un village de 300 habitants et maintenant, ils ne sont que 25 résidents permanents.

Vue panoramique de McCallum.

Il n’y a pas tant à faire, mais j’en profite pour relaxer, cuisiner, lire et faire quelques randonnées, en surveillant la mer…
Le réseau cellulaire est intermittent. Nous nous sommes donné rendez-vous ici ou à Francois (qui s’écrit sans ‘ç’ et se prononce ‘Fransway’) qui est un village situé à environ 25 milles marins (46 km) et le traversier pour m’y rendre sera dans quelques jours.

Par un beau mardi après-midi, je reçois un texto !…  « Julie nous sommes presqu’arrivés à McCallum !… Les vents étaient très bons, nous y seront vers 17h30 ! »

Après m’être débouchée une bonne bouteille de vin en cuisinant, je saute de joie !  Je prépare donc un souper pour trois !  Je suis assise face à l’océan, je regarde au loin, car je sais très bien que je verrai les voiles très bientôt !!
LES VOILÀ…!!!  Je vois ce magnifique voilier avec à son bord deux humains fantastiques et Minette cette chatte si fidèle, ils sont là tout près…
Mais un son intense vient troubler ce moment de pur bonheur !
Un hélicoptère !?  Mon attention ce tourne vers cet engin qui habituellement sert en cas d’urgence !??  Mais finalement ce ne sont que de riches touristes venus voir ce village qui selon eux n’existera plus bientôt…  Bah…  Je discute un peu avec ces gens, m’en désintéresse et cours plutôt vers le port tout en bas de la colline…

Les retrouvailles sont bien agréables !  Je suis grandement accueilli sur ce voilier par un capitaine en qui j’ai confiance.
Après un bon souper, je reste à ma tente tout en haut de la colline et m’endors en rêvant de ce qui m’attend sur ce voilier…

Jour 1 : de McCallum à Richard’s Harbour.
Le lendemain, l’heure de vérité est arrivée, le vélo est démonté et bien entreposé dans le bateau.  Avant d’effectuer la traversée vers la Nouvelle-Écosse, nous longerons la côte sud de Terre-Neuve.  Il y a encore tant de beaux endroits à visiter.  Nous partons à moteur vers la baie Richard qui n’est pas très loin. La mer est calme, nous nous déplaçons sans vent jusqu’au fond de la baie.  Les paysages sont à couper le souffle…  Le silence est doux.  Aucune vague, la mer est comme un miroir… Ah!…  Que ce sera bon dormir dans le noir et le silence !  Le voilier bouge à peine…  J’ai hâte au lendemain en souhaitant bien du vent pour satisfaire mon envie de voile…  Évidement je n’y connais rien en ce domaine, mais je suis excitée et ouverte à tout apprendre.

Jour 2 : départ vers Francois.
La mer devient un peu plus agitée…  J’ai un sentiment de bonheur…  Les voiles sont montées et soudain je m’endors terriblement…  J’essaie de rester réveillée, mais je combats…  Je ferme donc les yeux et me laisse porter…  Par chance que je ne suis pas le capitaine !  Les vagues, le vent, je dors…  J’apprends, à notre arrivée au petit village de Francois, et les pieds bien sur terre, que s’endormir est une forme de mal de mer…  Bon…  Un peu déçu de ma super performance, nous allons marcher et se baigner en hauteur dans un petit lac…  La nature est généreuse avec ces petits fruits et la mer nous fournit un souper mémorable que notre cher capitaine nous cuisine pendant que nous, les sirène faisons du social !  Quelle belle soirée bien arrosée nous avons passé !  J’étais très heureuse et souhaitais du bon vent pour hisser les voiles vers ces horizons si magiques !

Jours 3 & 4 : de Francois vers Grey River et Ramea.
Ce matin je me suis levée enthousiaste et heureuse !  Je me sens en pleine forme !  Les vents sont bons et favorables !  Nous sortons de la baie de Francois. La mer est agitée, les vagues vont dans tous les sens…  Je suis tout de même heureuse et tellement excitée par la Mer.  Je regarde chaque mouvement du capitaine et sa co-capitaine…  Je m’imprègne de toutes les informations, j’essaie de retenir le tout et puis… impossible de continuer à les écouter et observer ! ??  Je ne peux plus me concentrer…  La tête me tourne, mais pas comme d’habitude, pas comme avec mon trauma crânien…  Cela arrive si soudainement !…  Je demande une chaudière !  Moi qui ne suis jamais malade de la sorte, cela me surprend énormément.  Évidemment que je vous épargne les détails !  Cinq heures en mer à essayer de retrouver un certain bien être…  Eh bien… c’est confirmé : j’ai le mal de mer…  Comme c’est dommage, j’aime tellement ce mode de transport…  Nous ferons escale dans une petite baie tranquille.

Le lendemain, ouf… la mer est calme, très calme.  Ce sera une journée à naviguer avec le moteur pour quitter Grey River et nous diriger vers l’île de Ramea.  Je me sens mieux, même bien et nous profitons de ce moment pour pêcher et regarder l’horizon brumeuse…  Que c’est calme !

Nous arriverons au port de l’île de Ramea sans avoir quitté la brume.

Jours 5 & 6 : traversée vers la Nouvelle-Écosse.
Nous avons 130 milles marins à parcourir.

Ramea.  Au beau milieu de l’après-midi, la brume est toujours parmi nous.
Il est annoncé un vent favorable pour cette traversée de 24 à 30 heures.
Nous partons, propulsés par le moteur du voilier.
Je suis un peu nerveuse…  Je n’ai vraiment pas envie d’être malade pour toutes ces heures…  Je me suis tout de même préparé physiquement et moralement.  Il y a cette brume épaisse qui nous enveloppe.  Par chance que les GPS et les cartes marines existent.  Nous naviguons à 5 ou 6 nœuds marins.  Jusqu’à maintenant mon corps s’adapte à la mer et je vais bien.

Comme notre capitaine l’avait calculé, au large la brume s’estompe et nous commençons à voir quelques rayons de soleil.  Ça s’annonce bien.  Nous soupons paisiblement et avant le coucher du soleil les voiles sont hissées, car le vent commence enfin.  Le vent s’adoucit généralement au coucher du soleil.  Et puis, voilà nous sommes partis…  Le voilier gîte beaucoup sur le côté et se déplacer nécessite beaucoup d’équilibre.  Le vent nous porte si fort…  C’est grisant !  Je ressens une émotion très forte s’emparer de moi et les larmes me coulent sur les joues…  Je ressens un bonheur indescriptible.  C’est hors du commun pour le cerveau.  La nuit tombe et je vais m’allonger.  HaHaHa!… J’ai tout de même réussi à garder ma nourriture et me déplacer sans trop avoir le tournis.  Toute la nuit je désire me lever pour aller voir la mer et les étoiles, mais je n’y arrive pas.
Au matin, me voilà sortie du lit !  Je mange un peu, je profite de l’horizon, de la mer, du vent avant de dire au revoir à ce rêve.
Parce que déjà en fin de journée nous arrivons à Port Morien en terre de Nouvelle-Écosse !

Je crois qu’avant de concrétiser ce rêve en réalité, il est important de s’accoutumer à la mer, l’apprivoiser, la respirer et surtout apprendre à naviguer.  Je ne désespère pas, car je connais un très bon marin qui a le mal de mer.  Il doit toujours prendre une semaine en mer pour s’accoutumer et puis le tour est joué.

Arrivés sur terre à Port Morien près de Sidney, il est temps de repartir et mes amis m’accompagnent et font un bon 20 km avec moi sur leurs vélos pliants !  Ce qui me crée un grand bonheur.

Merci infiniment à vous, deux beaux êtres, pour cette belle expérience…  On se retrouvera !  Je dois ajouter que le capitaine a très bien pris soin de moi lorsque j’étais malade. MERCI !

Merci à vous aussi d’avoir patienté, le temps de ma traversée !
Vous comprendrez que la traversée a été bien plus rapide que prévue…
Au lieu des quelques semaines que je prévoyais, il n’aura fallu que quelques jours, mais des jours intenses !

Arrivée près de Sidney en Nouvelle-Écosse, je prévois faire l’île du Cap Breton et la fameuse Cabot Trail.


À bon port

Arrivée à bon port.  Pour mieux repartir…

“La barque que l’on retient au port n’apprend pas à naviguer. »

Mes dernières journées sur Terre-Neuve et ses côtes ont été toute une épopée !  Rejetée sur la terre ferme par les grands traversiers commerciaux, j’ai dû trouver un autre moyen de quitter la merveilleuse île pour en rejoindre une autre.  Et cette opportunité m’est venue de l’Amitié !  Un couple d’amis m’ont offert de traverser en Nouvelle-Écosse sur leur voilier !  Mais encore fallait-il me rendre à leur port de mouillage…  qui doit être ‘Francois’, un petit village côtier quelque part au sud.

Mes ‘pérégrinations’ ont repris de plus belle par les routes, les bateaux, d’autres routes et d’autres bateaux…  Ce qui m’a permis de découvrir une Terre-Neuve encore plus belle !  Un peu comme lorsque j’ai fait la côte Nord de Kegaska vers Blanc-Sablon par bateau, j’ai découvert de vieux petits villages qui ne sont accessibles que par la mer, enclavés dans des baies, surplombés par de magnifiques montagnes !  Par moments c’était aussi beau que la Nouvelle-Zélande !  Terre-Neuve c’est une île.  Et la découvrir en naviguant c’est tout autre chose qu’en pédalant !

Je vous laisse ce récit photo pour mieux juger de cette très belle étape de mes dernières journées à Terre-Neuve…


Extrême Est

D’un océan à l’autre…

Mon défi était de traverser le Canada d’un océan à l’autre sur mon fidèle vélo… Eh bien, c’est fait ! Mais ce n’est pas fini !…

Voici le récit (surtout en images) des dernières semaines de pérégrinations sur Terre-Neuve.

Vendredi 30 juillet.
D’Eastport à Dildo, 212 kilomètres.
Après quelques jours à Eastport Organics, je suis téléportée à la vitesse de l’éclair dans le beau petit village de Dildo grâce aux bons soins de mon maraîcher James et de son ‘pick-up’ !

Dildo.  Décidément ce nom revient souvent dans cette contrée !  J’ai découvert qu’il s’agirait du nom d’une pièce d’un bateau…

Les voyages ont ceci de bon qu’ils nous en apprennent beaucoup sur le monde et ouvrent nos horizons !

Lorsque j’arrive dans un nouveau patelin, je repère toujours un café-resto ou la microbrasserie du coin.  Il n’y a pas mieux pour reprendre contact avec les gens.

Attablée à la microbrasserie de Dildo, je ne suis pas restée assise seule bien longtemps…

Mes nouveaux ami(e)s de Dildo !

Une belle gang m’a invité à passer la soirée avec eux et à jouer aux cartes dans leur ‘bed & breakfast’ Georges House B&B où le propriétaire, Todd Warren, m’a accueilli gentiment sur son terrain pour la nuit !  Au matin, il m’avait préparé un bon déjeuner, merci !  Tout ça grâce à ces deux beaux couples…  Encore une fois, bien nourrie et bien reposée, j’ai pu reprendre ma route vers St. John’s.

Samedi 31 juillet.
De Dildo à Brigus, 52 kilomètres.

Dimanche 1er août.
De Brigus à Paradise, 60 kilomètres.
Je suis accueilli chez des gens vraiment extraordinaires et nourrissants pour l’âme.

Lundi 2 août.
De Paradise à Quidi Vidi, 27 kilomètres.
J’arrive à St. John’s pour quelques jours.
Et encore une fois, je suis accueilli avec grande générosité par Bernadette et Maurice qui me fait visiter les environs, me propose randonnées, histoires et bonne bouffe !  Encore une fois, merci de cet accueil rempli de générosité et de plaisir à partager de bons moments !

De Terre-Neuve, je retiendrai, bien sûr la beauté des paysages et de la Mer.
Mais bien plus : la chaleureuse humanité des Terre-Neuviens !
J’ai eu la chance et le privilège de rencontrer des gens joyeux, généreux, matures et croyez-moi ça m’a fait grand bien !

Enfin un poisson !

Dans l’attente d’avoir une place sur le traversier qui m’amènerait en Nouvelle-Écosse, j’ai me suis attardé et j’ai passé quelques jours à St. John’s.
Mais mauvaise nouvelle !  Pas de place pour moi sur ces gros bateaux avant tard au mois de septembre !?!…
Comme on dit : ‘j’ai raté le bateau !’

Ces derniers mois, mes plans ont souvent changé…
Encore une fois je dois m’adapter et trouver une belle solution…
C’est bon pour le coco, ça !
Et vous savez quoi !?…
J’ai trouvé comment arriver à bon port.
Il ne s’agit que de m’y rendre, par tous les moyens…
De reprendre la route, découvrir d’autres côtes, pour mieux repartir et continuer…
C’est vraiment à suivre…


Eastport Organique

Je suis fatiguée.  Et j’ai faim.

Partout des lignes…
Naturelles, fabriquées, organiques, comme des chemins tracés plus ou moins éphémères, à laisser derrière Soi, à parcourir jusqu’au bout ou pas, à soigner pour mieux récolter…
Comme des itinéraires de vie que l’on doit laisser, que l’on désire accomplir ou que l’on peut changer…

L’air salin, les paysages à couper le souffle, c’est bien beau… mais faut manger aussi !  Si je veux continuer d’avancer, ça prend du bon gaz dans la machine !  Du Super sans pesticides !!

Beaucoup de végétation, mais pas beaucoup de salades !

Autant l’eau a posé problème lors de la traversée des Grandes Prairies, ici ce n’est pas l’eau qui manque, mais j’ai plutôt une certaine difficulté à me procurer les denrées que j’affectionne !

Une décision s’impose : longer la côte au bord de la mer OU me diriger vers la ville…  Parce que j’ai faim pour des fruits et des légumes, qui ne sont malheureusement pas faciles à trouver dans les petits villages.
Donc, la ville l’emporte !  Direction Gander et ensuite Eastport…
Eastport n’est pas véritablement une ville, mais j’ai déniché dans ce petit village un potager biologique : Eastport ‘Organics’ ! !

Après plus de 200 kilomètres, j’arrive à cette ferme…  Dont seul un homme prends soin, accompagné occasionnellement par quelques personnes de passage.  Une jeune femme allemande, Corine, y est pour quelques semaines afin d’aider Jason sur cette belle ferme !  Et je vais m’y attarder moi aussi, le temps d’aider et de me ressourcer.

Si vous avez envie d’y passer quelque temps, travailler en échange de bons repas frais et sains, et aussi de vous amuser dans cet endroit merveilleux, vous pouvez contacter Jason, d’Eastport Organics et il se fera un plaisir de vous accueillir !  Il a grandement besoin d’aide !  Et ce coin de pays est superbe !


Île Fogo

Visite d’une île du bout du monde… Fogo.

« J’ai trouvé mon île au trésor. Je l’ai trouvée dans mon monde intérieur, dans mes rencontres… » – Hugo Pratt

J’ai quelques ‘maux’ à vous confier…


New World Island

Dormir sur une nouvelle île.

Avant dodo, petit vidéo (en anglais seulement).

Avant de continuer ma route vers l’île Fogo, j’ai été attirée par ‘the New World Island’ !  Comment résister à la nouveauté !  Et j’ai bien fait de faire ce détour en allant vers le nord, j’y ai découvert Twillingate ainsi qu’un parc au nom évocateur : le parc provincial Dildo Run (le ‘dildo’ étant une pièce de bateau, vous le saviez n’est-ce pas !?)


Silence radio

Peut-on se perdre sur une île?…
Qui est sur une île…

Ma bécane, bien chargée, les freins usés !

Après ma randonnée au parc du Gros Morne, je réalise en reprenant mon vélo que je n’ai presque plus de freins !  Le seul magasin de vélo de cette région, avant la grande ville de St-John’s, est à 115 kilomètres.
Par chance, une sympathique cycliste récemment rencontrée sur la route m’offre de m’y emmener avec sa voiture et j’accepte avec grand bonheur, car je me voyais très mal prise dans les côtes sans freins !

C’est toujours plaisant de rencontrer une autre cycliste !
Entre autre, pour partager la Beauté des paysages…
… et faire une pause amicale.
Merci Sarah pour la rando en vélo et en auto !

Puis, le lendemain, silence radio en mon être… !?!
Sur la route tous les chemins sont difficiles et certains barrés !… Je dois donc faire des détours vers l’autoroute et cela prolonge mon itinéraire d’un bon 35 kilomètres.

De Corner Brook à Deer Lake, je rencontre pleins d’obstacles…
… et doit faire plusieurs détours qui prolonge mon itinéraire par des autoroutes.
Après les 75km d’imprévus, prendre une pause en micro-brasserie et observer les gens est bienvenu !
… avant de me cacher derrière cette table pour récupérer de la journée.

Les détours imposés ces jours derniers m’ont obligé à rester solidaire avec moi-même et m’ont amené encore plus au centre de ma solitude de routière; même si ces moments de silence sont grandement appréciés, je me sens plus dans l’épreuve cycliste qu’en balade en Bixi !

136 kilomètres d’une longue route sans fin… parfaite pour être en silence avec moi même.
Le soir venu, mon gîte est souvent très différent; comme dans ce village où tout était sur le gravier !
Je trouve toujours un p’tit coin pour mon dodo. Par contre, le manque de variété des fruits et légumes me pèse car la saine nourriture est difficile à trouver dans ces endroits éloignés.
Voyez où mon campement champêtre était situé en réalité !

Après quelques jours et plus de 300 kilomètres, je suis tout de même heureuse de retrouver la civilisation avec cette arrivée à Lewisport et cet accueil dans une belle maison jaune remplie de soleil !

À la fin de longues journées, une maison et un accueil de rêves !

Je réalise en faisant cet arrêt que je n’ai plus de force…
Mon corps et ma tête sont fatigués. Mon acouphène s’est amplifié et fait un bourdonnement incessant dans ma tête. La lumière, les sons, les odeurs, le vent sont devenus insupportables.

On m’offre l’hébergement et c’est grandement apprécié!
Je vais pouvoir me reposer ici, sur le sofa de l’entrée.

Un divan fera changement de ma tente.

Puis un voisin vient m’accueillir, je tente de tout mon être de me réveiller, ce n’est pas facile. Je ne veux pas montrer mon épuisement, j’ai quand même envie de connaître ces gens riches en histoire et pleins de bonté !
Allez hop !  C’est parti pour une petite soirée au port avec ces gens adorables ! La voile sera le sujet principal !

La marina de Lewisport.
Les Terre-Neuviens sont vraiment de chaleureuses personnes.

J’avais prévu prendre une journée de repos, puis de reprendre ma route…
Mais je m’attarde; une merveilleuse femme m’offre le souper, m’offre son auto pour aller faire l’épicerie, et me partage son histoire et l’histoire incroyable de son mari !
Je suis si bien entourée et absorbée par ces gens que je ne réalise pas que mon énergie baisse tant cela me demande beaucoup d’attention.
Entre ces rencontres, le besoin de silence se fait de plus en plus sentir…
Et finalement j’aurai besoin de quatre jours passés à l’intérieur de moi et à l’abri de l’extérieur, à me reposer ici sur le sofa de l’entrée. Quelle chance que j’ai tout de même de prendre une pause de ma route nomade ! Comme les gens sont bons avec moi !

L’appel de la route, toujours…

Chaque soir mes bagages et mon vélo sont prêts à partir, mais le matin au réveil c’est impossible de repartir. Suis-je allé trop loin ?  Est-ce que j’ai poussé mon corps à dépasser sa limite ?  Est-ce que demain matin je serai enfin prête à reprendre la route ?  J’en ai tant envie… Pas le choix, encore ce soir de reposer ma tête et lâcher prise sur ce questionnement…  Si ce voyage doit se terminer et bien j’aurai tout de même accompli un défi d’envergure et appris à reconnaître davantage mes limites.  Bonne nuit Julie…

Ma fidèle monture, qui me transporte, activée par le Coeur…
… qui, à force de Beauté et de Bonté, rencontrées, me transforme et m’embellit !

Mais vous savez. J’ai repris la route, bien sûr !
On dirait bien que mes jambes sont plus fortes que ma tête !
Mais à la solitude du voyage s’est ajouté comme un air de simplicité…
Pédaler me suffirait.
Même si au fond de moi, pour mieux partager, je vous embarquerai tous sur un tandem-totem d’un kilomètre de long poussé ou freiné par les vents de ce Grand Pays…
Juste pour entendre vos souffles dans l’effort et vos cris de joie en descente !

Ma virée n’est pas terminée.  Terre-Neuve, ce sont d’innombrables îles autour d’une île et d’attirantes péninsules donnant sur une mer infinie…
Prochaine étape, Fogo Island et son hôtel mythique…

Merci de continuer à me suivre, me lire, à me motiver.

 

Gros-Morne

Randonnée pédestre au parc national du Gros-Morne.

Un peu de rando, ça change du pédalo !

Peu de temps après mon arrivée sur l’île, par une magnifique journée, j’ai eu le loisir de parcourir le Parc National du Gros-Morne.

J’aime la montagne autant que la route et cet endroit s’imposait de par sa réputation. Comme on dit : c’est un ‘must’ !
Et si vous allez à Terre-Neuve, et surtout si vous arrivez par le bateau de Blanc-Sablon, pour sûr, le Gros ‘y vous attend’ !

C’est un endroit exceptionnel de par ses paysages, sa géologie, son énergie tellurique ! Je vous souhaite de le rencontrer, il est comme un géant de la Terre et de la Mer.


Nouvelle Terre

Enfin m’y voilà ! Terre-Neuve !  La Nouvelle Terre promise !
Depuis 2019, je rêvais d’y revenir…

Arrivée sur l’île.

Je suis arrivée un vendredi soir de forte pluie; j’ai mis ma tente dans un petit parc du port de mon arrivée, le village de Sainte-Barbe, porte d’entrée nord-ouest de la péninsule de Terre-Neuve.  Et je me suis endormie avec le bruit des vagues et du souffle des baleines… Wow ! Enfin une nouvelle mer !

Météo tout à fait ‘maritime’ !

Samedi matin, il pleut sans arrêt, mais qu’à cela ne tienne, j’enfourche mon vélo, trop excitée de découvrir cette nouvelle route. Cela fait deux heures que je roule et je n’ai vu personne, pas un véhicule, rien…

Peu de chemins traversent la péninsule.
La route des Vikings, ces découvreurs d’avant l’histoire.
Route quasi déserte, omniprésence de l’air marin.

Je me pose la question: suis-je la dernière humaine sur Terre ?
Quelle étrange sensation, ce mélange de solitude et de liberté…
Et ce littoral, si différent de la Côte-Nord et encore plus de la côte ouest de la Colombie-Britannique ! Que la route, l’horizon de la mer, un peu de végétation, pas de grande forêt.

Paysage maritime typique.

Je finis tout de même par arriver à un mini village. Les habitants m’accueillent à cœur ouvert. Une femme seule sur un vélo suscite beaucoup d’intérêts. Assise tranquille au dépanneur de la place afin de me sécher un peu, un bon monsieur me paie un hot dog !

Civilisation à l’horizon !

La pluie s’est enfin arrêtée et après avoir parcouru 160km sur mon vélo, j’arrive au parc provincial des Arches. Un beau coucher de soleil m’y attend, c’est fabuleux ! J’installe ma tente solitaire et m’endors rapidement. Ma première journée en fut toute une !

Le parc provincial des Arches.
… comme un petit rocher percé !

Prochaine destination : Rocky Arbour, situé au coeur du Parc national du Gros Morne.  La route entre ce parc et Rocky Harbour est douce. L’odeur de la mer, des fleurs après la pluie et des conifères m’enivre. Je ressens une joie intense d’être sur cette île si impressionnante !

Au loin le Gros Morne… pas si morne que ça !

Comme je suis si près du parc du Gros-Morne, j’en profite pour faire une randonnée prisée par bien des randonneurs.

En attente de participer à l’entrevue avec Pépito Live Costa Rica, je me suis retrouvée à l’auberge de jeunesse ‘Out East Adventure Center’ où pour 20$ j’ai pu y planter ma tente et profiter de belles installations.

Décidément ce coin de pays, malgré son apparence parfois peu développée, dépouillée et sauvage, recèle bien des ressources naturelles et humaines!