Mon vélo

Mon vélo. Un Sequoia !

Comme l’arbre… du solide !

Tout au long de ma traversée du Canada, on m’a souvent posé des questions concernant mon vélo et ses équipements.

Maintenant que je suis revenue, j’ai plus de temps pour répondre à vos interrogations.

Voici vos questions:

Quel vélo as-tu choisi et pourquoi ?
Quel est son poids ?

Le vélo que j’ai choisi pour mon voyage est un :
Specialized Sequoia de type ‘Gravel Bike’.

Specialized Sequoia Bike

Je désirais un vélo en acier.
Choisir ce type de vélo plutôt qu’un en aluminium ou en carbone plus léger, est le prix à payer pour éviter trop de vibrations pour mon corps et ma tête.
Un vélo en acier absorbe mieux les vibrations; j’ai donc été capable de faire ce voyage au long cours et de pédaler durant plusieurs heures consécutives.  Sans quoi,  j’aurais eu de gros maux de tête (probablement plus intenses que ceux que j’ai eus).
Pour un vélo d’acier, il est tout de même léger.
À nu, il pèse 12 kilos (25 lbs.); avec les supports à sacoches et tous les autres accessoires dont je l’ai équipé (pompe à air, Clic Stand, haut-parleur, GPS, supports à bouteilles et bouteilles vides) son poids s’élève à près de 18 kilos (40 lbs.) sans le contenu des sacoches bien sûr.

Vélo Specialized Sequoia avec supports à sacoches.
Vélo Specialized Sequoia avec sacoches & accessoires.

Le poids total, incluant tout mon matériel (eau, nourriture, vêtements, batterie de cuisine, équipement de camping, etc…) atteint pratiquement 60 kilos (130 lbs.) !  Ça fait un bon poids en incluant la pédaleuse !

Il est muni de freins à disque; essentiels pour rouler en toute sécurité avec du poids et dans les nombreuses descentes de mon périple.

Quelle sorte de pneus as-tu choisi ?

Au départ, en Colombie-Britanique, sachant que j’aurais à traverser les Rocheuses possiblement avec de la neige, les gens chez Vélo-Gare de Granby m’ont proposé le pneu : Schwalbe Marathon Mondial‘.
J’hésitais à prendre des pneus d’hiver, de route ou de hors-piste…  Ce choix a été un bon mélange pour s’adapter aux différents types de routes et aux diverses intempéries.  Je me suis retrouvé à plusieurs reprises, hors-piste avec de la neige.  Ils ont même été parfaits par grande chaleur lors de la traversée des Prairies !  Les pneus sont encore très bons, très durables.  Mais je les ai tout de même changés pour rouler avec plus de facilité, pour gagner plus de confort de roulement.

En deuxième partie de mon voyage, sachant que je serais plus sur la route ou du petit gravier, évitant le hors-piste devenu plus difficile pour ma tête et mes symptômes, j’ai changé mes pneus pour un type anti-crevaison le ‘Schwalbe Marathon Plus‘.

Pneu anti-crevaison Schwalbe Marathon Plus.

Quel est ton support à vélo ?

C’est un ‘Clik-Stand‘.
http://www.click-stand.com/

J’ai choisis ce support car il est vraiment très efficace.
Les pieds de vélo conventionnels ne supportent rarement le poids des bagages longtemps et cassent rapidement selon mon expérience.
J’utilisais presque toujours une branche ou un endroit pour bien déposer mon vélo, mais cette découverte m’a bien charmé aussi.

Vélo supporté par le ‘Click Stand’.

Quelles sont tes sacoches ?

– Pour l’arrière du vélo :
Vaude Karakorum 65 litres
https://www.vaude.ca/fr/produit/karakorum-pro-65/

Sacoches arrières Vaude Karakorum 65 litres.
Sacoches bien conçues et très spacieuses.

 

J’ai choisi ces sacoches que Vélo Gare de Granby m’ont proposé et offert gentiment à bon prix !  Je ne voulais pas de sac étanche séparé sur le dessus du support arrière; car je ne voulais pas gérer les attaches et les élastiques de trois sacs séparés.  Alors ce modèle m’a charmé. Les sacs sont reliés entre eux par la partie du dessus, le ‘Top Case’.  Bien conçues, spacieuses et solides, elles ont tout de même un défaut au niveau du couvre-pluie, qui ne couvre pas bien les sacoches; il est trop petit et ne les enveloppe pas bien. Par chance, il n’a pas trop plu durant mes six mois de voyage.

– Sur le guidon :
Vaude Aqua Box 6 litres
https://www.vaude.ca/fr/produit/aqua-box-6/

Sacoche Vaude Aqua box, haut-parleur & GPS Garmin.

Ce sac de guidon est vraiment génial. Très étanche et solide.  Spacieux et vraiment pratique.  Je peux le retirer facilement et j’y mets les articles auxquels j’ai besoin d’accéder rapidement.

– Sur la roue avant :
Ortlieb Sport Roller Free 25 litres
https://www.ortlieb.com/en_us/sport-roller-free+F6104

Sacoches avant Ortlieb étanches ‘Sport Roller Free’ 25 litres.

 

Ces sacoches sont très étanches et parfaites pour y mettre toute ma nourriture et tout les effets nécessaires afin de me cuisiner de bon repas.

Quel est le poids de tes bagages?
Quelle est ton poids total?

Mon vélo avec tous ses accessoires pèse 18 kilos (40 lbs.).
Mes bagages et leurs contenus ont été pesés à 36 kilos (80 lbs.).
Puis je rajoute le poids de l’eau qui varie de 0 à 7 kilos (pour 7 litres d’eau).  J’essaie de boire beaucoup en montée (après aussi, mais ça, c’est une autre histoire… Haha !!).
Et mon poids (normalement on ne pose pas cette question-là à une Dame !… mais bon, pour les besoins de la cause, je me sacrifie !) oscille autour de 59 kilos (130 livres).

Donc, mes tites papattes ont poussé et tiré environ 120 kilos (260 lbs.) !
Ouf ! Pôvres tites pattes… Hahaha !!!

Je l’ai voulu, je l’ai eu, et j’ai vaincu !

Mon retour au Québec

Le retour…

Mon arrivée à Montréal.

7 septembre – de Campbelton à Sainte-Florence : 75 km
De retour au Québec…  Après un salutaire arrêt en famille.  Famille qui a poussé la gentillesse jusqu’à m’amener à Campbelton pour ménager mes jambes fatiguées malgré une belle pause avec eux.
C’est clair, la fin de mon voyage approche en même temps que se rapproche le Québec et mon corps s’en ressent !  On dirait que c’est de plus en plus difficile de rouler, d’avancer, de me rapprocher de la fin d’une aventure que je ne veux pas quitter même si mon corps et ma tête les réclament…
Par chance la vallée de la Matapédia me charme.  Je m’arrête dans un endroit merveilleux pour cuisiner sur un feu de bois et ressent la fierté d’être devenue la femme que j’ai toujours voulu être !  Je suis heureuse et fière du chemin parcouru !

Retrouver la Nature du Québec avec la vallée de la Matapédia.
Pourquoi pas un joli feu de camp pour me réchauffer!?
Piste cyclable le long de la Matapédia.

8 septembre – Sainte-Florence à Amqui : 32 km
Malgré la beauté des lieux, je me sens épuisée…  Et tiens!… je suis malade, j’ai un mal de gorge qui m’oblige à arrêter pour deux nuits dans une jolie auberge à Amqui, afin de bien me guérir pour pouvoir continuer ma route vers la grande finale de cet incroyable voyage.

Faut bien manger pour franchir la vallée.

Gastronomie du coin.  Pourquoi pas!?

10 septembre – Amqui à Sainte-Flavie : 84 km
Drôle de départ d’Amqui dans la mauvaise direction !?!
Décidément, je ressens une résistance envers ce retour à Montréal.
Je dois apprivoiser mon retour à la civilisation et vers ce Québec que je connais si bien.

Couchant sur le versant ouest de la Vallée de la Matapédia.
Collines typiques du Québec.
Une première nuit près du fleuve.
Sainte-Flavie et la route 132.

Du 11 au 14 septembre : 233 km

De Sainte-Flavie à Rimouski > Trois-Pistoles > Kamouraska / Saint-Pascal > Saint-Jean-Port-Joli

La route continue… avec un bon vent de face qui m’exaspère !
Malgré tout, je suis sur le bord du fleuve et je m’enivre de la beauté des paysages et me rends ivre de ces bières issues de micro-brasseries et généreuses en alcool… À cela s’ajoutent de belles rencontres et une belle soirée dans un champ pour finalement m’endormir à la belle étoile !  Le lendemain, plus ou moins bien remise d’une nuit fraîche, je m’endors près d’une épicerie…  Mais la Providence pourvoit à ma grande fatigue et on m’offre un transport jusqu’à Grondines passé la ville de Québec.
Ça y est !  Je suis sur la rive nord du fleuve.  Ma maison est de plus en plus proche…

15 septembre – de Grondines à Louiseville : 97 km
Avant dernière nuit avant mon retour à Montréal…  JE panique… c’est la fin !
Je suis fière et heureuse de moi.  Mais la peur du retour vers cette vie qui n’est pas mon idéal me fait peur.

Ciel couchant sur la Mauricie.

16 septembre – de Louiseville à Repentigny : 77 km
Je roule sur le chemin du Roy, je suis fatiguée… mes cuisses brûlent… il ne me reste que quelques kilomètres avant d’arriver à Montréal… mais ils me semblent interminables.  Je me retrouve en banlieue, je dois dormir dans un motel…  Ouf!  L’endroit est très médiocre…  J’y dors difficilement, car l’odeur et la vétusté me dérangent.  Je me sens bien loin de mes nuits sous la tente balayée par les vents de la mer…

Champ de maïs en Lanaudière.
Une dernière traversée…

17 septembre – de Repentigny à chez moi, Montréal
C’est fini, je pleure.  Mais je suis en même temps excitée.
Mes ami.e.s et ma mère m’attendent avec impatience et j’ai tellement hâte de les voir…  Ils seront là…

Piste cyclable pour champion!
Rien n’arrête mon chemin…

Mon arrivée !

J’arrive.  Ils sont là !  Je suis de retour.

 

(voyez mon arrivée en vidéo)


Épilogue

Tout n’est pas fini…

Il vous reste encore quelques jours pour faire une donation via ma page GoFundMe.
Et je remettrai bientôt tous ces beaux sous à l’organisme Répit-Jeunesse.
Merci à tous ceux qui l’ont fait et encore à ceux qui le feront.

Le Nouveau-Brunswick

Mon Nouveau Monde !

Les Pérégrines et Pérégrins s’amusent !

 

27 août – vers le Cap Pélé, Nouveau-Brunswick : 53 kilomètres
En logeant la nouvelle côte de cette province, je roule avec le vent de face et mes cuisses brûlent…  Je continu et essaie de m’adapter à ce nouvel environnement beaucoup plus peuplé que les routes du Cap-Breton ou de l’île-du-Prince.  Les plages de cette partie du NB attirent beaucoup de monde.  Pour mon arrivée en société, je suis marquée par cette foule touristique.  J’étais seule et tranquille dans mon petit monde depuis si longtemps, que cela m’est difficile.  En plus, pour ma première nuit, je ne trouve aucun endroit où mettre ma tente !?… Je dois me résigner à payer pour une petite place dans un camping de VR.

Pas vraiment mon genre de camping…

OUF !  C’est un peu le choc… je me sens loin des bords de mer en solitaire.  Joyeusement on m’annonce que ce soir c’est le Bingo et qu’il ne faut surtout pas manquer ça… on insiste même pour que je reste une autre nuit, car le lendemain, attention… ce sera l’Halloween !
Après une joyeuse nuit d’insomnie, je reprendrai la route vers Shédiac, la capitale du homard !

28 août : de Cap Pelé vers la Baie de Bouctouche – Shédiac
Ça y est, je dois me reposer même si des amis m’attendent dans la péninsule Acadienne, à 150 km d’ici, mais là je dois reposer ces cuisses si douloureuses. Je décide de me louer un petit gîte sur le bord de la mer et d’y passer deux nuits.

Le monument-homard de Shédiac.

Décidément Shédiac c’est trop gros pour moi !…  C’est la fin de semaine, tout est complet, donc pas de repos ici pour moi … et pas de photo avec le homard … car la file d’attente est trop longue !  Ha ! Ha !!

Lunch à la fois frugal et épicurien!

Je suis assise bien tranquille à côté de ce homard géant tentant un retour à la civilisation…  Je préfère mettre mon énergie à me préparer une bonne salade, déguster olives et une bonne bouteille de vin blanc !  Voilà ce qui me fait sentir de retour dans cette vie de facilité et de luxure !
Je respire tout de même cette odeur de liberté et de bonheur !  La mer à mes côtés, la musique dans mes oreilles, mon choix de style de vie et cette envie de connecter avec des gens me presse de revenir vers vous mes amis !

Avant le grand retour, j’ai un arrêt à faire dans la péninsule acadienne pour revoir un couple d’amis rencontrés quelques années plus tôt !

30 août : quelques 150 kilomètres plus tard… Néguac

L’horizon de mer de Néguac.

Quel accueil… pour mon arrivée en Acadie dans la famille de mes amis !
La connexion avec cette famille est incroyable, nous sommes si différents, mais les valeurs communes nous rejoignent… j’ai l’impression d’arriver chez moi…  Moi qui n’aime pas dormir chez les gens, même chez des mes amis de longue date.  Je me sens bien chez ces amis qui m’accueillent avec une générosité incroyable!

Mon manque de confiance en moi et ma peur de déranger, qui est tellement obsessive, s’adoucit et je me sens très bien parmi eux !
Plusieurs événements dont un événement qui a lieu la fin de semaine suivant mon arrivée me fait rester plusieurs jours… huit jours plus précisément.
Je me lie encore plus d’amitié avec cette famille incroyable.  Cela a créé un baume sur mon manque de confiance en ma personne…  Et je me suis découvert de nouveaux goûts grâce au ‘Nashville de Lagacéville’ !
Je les remercie pour ce beau moment passé et je repars rempli de gratitude !
J’y ai même fêté ma fête, moi qui me laisse difficilement fêter.

Après une si belle semaine ‘en famille’, voilà que mon séjour se termine par un beau lundi de septembre, sous la pluie, en reprenant la route vers le Québec.  La vallée de la Matapédia m’attend avec sa beauté infinie !

Retrouver la Nature du Québec avec la vallée de la Matapédia.

Et un peu plus loin, le fleuve qui me ramènera vers ma maison…
Le retour est proche, très proche…
Mais si loin…
pour mes jambes, mon corps, ma tête fatigués…
malgré tout l’Amour du Monde.

 

Les Maritimes

Mes marées intimes…

J’ai entrepris ma tournée des autres provinces maritimes.
En commençant par la ‘Cabot Trail’.

Arrivée en Nouvelle-Écosse et ayant quitté mes ami.e.s , dès le 17 août, j’ai entrepris de me rendre tout d’abord à Sydney.  Je ressens un grand bonheur de me diriger vers la Cabot Trail.  Mais je dois tout d’abord réparer mes vitesses dès que je trouve un magasin de vélo.  Mes vitesses ne changent plus; j’ai donc fais 30 kilomètres en petite vitesse !  Ouf !… par chance que j’ai pu faire réparer ce problème existant depuis quelque temps en fait.  J’ai tout de même réussi à me rendre de Port Morien à New Harris.

18 août : de New Harris à Black Brook Beach.
Je quitte au lever du soleil et arrête au coucher cette fois-ci …
Quels paysages!  ll fait très chaud !  Levé et couché de soleil fantastiques !

19 août : 24 kilomètres de Black Brook Beach à Cape North.
Peu de kilomètres… mais je suis brulée…
Je m’arrête au premier camping afin de me reposer…  On y trouve de drôles de dômes, un peu pseudo-futuristes.  J’y passe une dure nuit !… bien loin des étoiles…  Je me suis fait piquer par une guêpe !…

Le lendemain, 20 août, seulement 10 kilomètres vers l’hôpital de Neils Harbour et retour à Cape North.
Comme je dois prendre du Benadryl (pas que j’en ai envie, mais ma réaction est extrême), je m’arrête dans une merveilleuse auberge de jeunesse, the Cabot Trail Hostel, où je peux me guérir en toute tranquillité.

21 & 22 août : 135 kilomètres.
J’ai repris la route rapidement, mais comme le Benadryl m’endort et me rend molle et fatiguée, je serai honnête, le reste de mon trip sur la Cabot Trail s’est déroulé un peu dans le brouillard !…  Haha !!
Par chance, j’ai des images qui dépeignent bien cette route mythique souvent vue et utilisée dans de nombreux spots publicitaires d’automobiles.
Mon petit moteur commence à être essoufflé mais je continue grâce à ces paysages époustouflants !

Du 23 au 25 août : en route vers une autre île.
En quittant la Cabot Trail, de Inverness à Antigonish, j’ai parcouru 260 kilomètres dont une bonne partie sur une magnifique piste cyclable dans la région de Glengarry et Port Hood.
Mon but : rejoindre Caribou au Nouveau-Brunswick où un traversier me mènera à l’île-du-Prince-Édouard.


L’île-du-Prince-Edouard.

26 & 27 août : 116 kilomètres.
Je suis arrivé sur cette belle île rouge.
Il est tard, j’ai pris le dernier bateau du soir.
Mon corps est fatigué. Je ne m’attendais pas à une attente si longue avant de pouvoir traverser ces douanes covidiennes. En file d’attente, je m’endors, je n’en peux plus. Cela fait 8 jours que j’ai quitté le voilier et que je pédale. J’ai grandement besoin d’une pause.
Enfin je suis passée le contrôle sanitaire et je pédale dans le noir profond pour trouver un endroit pour dormir. Il fait si noir même mes deux lumières m’éclairent difficilement.
Tant pis, je me campe et m’endors rapidement.
Au lever, je ressens la fatigue du voyage, je me remémore les dernières vacances passées avec un être que j’aime beaucoup (un fidèle ami maintenant).  Puis, j’ai changé mes plans et ai décidé de rouler vers le pont de la Confédération.

Je ne ferai pas tout le tour de l’Île-du-Prince-Édouard et c’est une sage décision, il y a tant de kilomètres à faire encore.
Je suis heureuse de ma décision.
La brume épaisse, l’odeur de l’île m’enivre, je roule.
Soudain le soleil… et tant d’images heureuses se déroulent dans ma tête…

Épilogue

Vous comprendrez que mon ‘tour’ de la Nouvelle-Écosse s’est limité à l’île-du-Cap-Breton et un peu plus !…  Et que je n’ai fait qu’un détour par l’île-du-Prince-Édouard…  Ainsi va parfois la Vie…
Mon défi consiste aussi à apprendre à respecter mes limites corporelles et à faire les bons choix.

Vous ne serez pas en reste, le Nouveau-Brunswick m’attendait…

La traversée

Entre le rêve et la réalité…

A force de contempler la mer, on fini un jour par la prendre.

Comme vous le savez, je devais traverser de Terre-Neuve vers la Nouvelle-Écosse et c’est en voilier que j’ai réussi à le faire…

Wow !  Le rêve !  Un rêve que je mijotais en moi depuis au moins une quinzaine d’années.  Et voilà que l’occasion de vivre cette mini expérience (du moins c’est ce que je croyais) de voile se présente.

En attendant de pouvoir rejoindre le voilier de mes rêves, je suis bien installée à McCallum en hauteur et j’ai une vue spectaculaire.

Mon campement juché sur la colline.
La vue de mon campement.

McCallum est un petit village accessible par bateau seulement, pour se déplacer ici et bien c’est à pied ou en 4 roues pour certains.
C’était un village de 300 habitants et maintenant, ils ne sont que 25 résidents permanents.

Vue panoramique de McCallum.

Il n’y a pas tant à faire, mais j’en profite pour relaxer, cuisiner, lire et faire quelques randonnées, en surveillant la mer…
Le réseau cellulaire est intermittent. Nous nous sommes donné rendez-vous ici ou à Francois (qui s’écrit sans ‘ç’ et se prononce ‘Fransway’) qui est un village situé à environ 25 milles marins (46 km) et le traversier pour m’y rendre sera dans quelques jours.

Par un beau mardi après-midi, je reçois un texto !…  « Julie nous sommes presqu’arrivés à McCallum !… Les vents étaient très bons, nous y seront vers 17h30 ! »

Après m’être débouchée une bonne bouteille de vin en cuisinant, je saute de joie !  Je prépare donc un souper pour trois !  Je suis assise face à l’océan, je regarde au loin, car je sais très bien que je verrai les voiles très bientôt !!
LES VOILÀ…!!!  Je vois ce magnifique voilier avec à son bord deux humains fantastiques et Minette cette chatte si fidèle, ils sont là tout près…
Mais un son intense vient troubler ce moment de pur bonheur !
Un hélicoptère !?  Mon attention ce tourne vers cet engin qui habituellement sert en cas d’urgence !??  Mais finalement ce ne sont que de riches touristes venus voir ce village qui selon eux n’existera plus bientôt…  Bah…  Je discute un peu avec ces gens, m’en désintéresse et cours plutôt vers le port tout en bas de la colline…

Les retrouvailles sont bien agréables !  Je suis grandement accueilli sur ce voilier par un capitaine en qui j’ai confiance.
Après un bon souper, je reste à ma tente tout en haut de la colline et m’endors en rêvant de ce qui m’attend sur ce voilier…

Jour 1 : de McCallum à Richard’s Harbour.
Le lendemain, l’heure de vérité est arrivée, le vélo est démonté et bien entreposé dans le bateau.  Avant d’effectuer la traversée vers la Nouvelle-Écosse, nous longerons la côte sud de Terre-Neuve.  Il y a encore tant de beaux endroits à visiter.  Nous partons à moteur vers la baie Richard qui n’est pas très loin. La mer est calme, nous nous déplaçons sans vent jusqu’au fond de la baie.  Les paysages sont à couper le souffle…  Le silence est doux.  Aucune vague, la mer est comme un miroir… Ah!…  Que ce sera bon dormir dans le noir et le silence !  Le voilier bouge à peine…  J’ai hâte au lendemain en souhaitant bien du vent pour satisfaire mon envie de voile…  Évidement je n’y connais rien en ce domaine, mais je suis excitée et ouverte à tout apprendre.

Jour 2 : départ vers Francois.
La mer devient un peu plus agitée…  J’ai un sentiment de bonheur…  Les voiles sont montées et soudain je m’endors terriblement…  J’essaie de rester réveillée, mais je combats…  Je ferme donc les yeux et me laisse porter…  Par chance que je ne suis pas le capitaine !  Les vagues, le vent, je dors…  J’apprends, à notre arrivée au petit village de Francois, et les pieds bien sur terre, que s’endormir est une forme de mal de mer…  Bon…  Un peu déçu de ma super performance, nous allons marcher et se baigner en hauteur dans un petit lac…  La nature est généreuse avec ces petits fruits et la mer nous fournit un souper mémorable que notre cher capitaine nous cuisine pendant que nous, les sirène faisons du social !  Quelle belle soirée bien arrosée nous avons passé !  J’étais très heureuse et souhaitais du bon vent pour hisser les voiles vers ces horizons si magiques !

Jours 3 & 4 : de Francois vers Grey River et Ramea.
Ce matin je me suis levée enthousiaste et heureuse !  Je me sens en pleine forme !  Les vents sont bons et favorables !  Nous sortons de la baie de Francois. La mer est agitée, les vagues vont dans tous les sens…  Je suis tout de même heureuse et tellement excitée par la Mer.  Je regarde chaque mouvement du capitaine et sa co-capitaine…  Je m’imprègne de toutes les informations, j’essaie de retenir le tout et puis… impossible de continuer à les écouter et observer ! ??  Je ne peux plus me concentrer…  La tête me tourne, mais pas comme d’habitude, pas comme avec mon trauma crânien…  Cela arrive si soudainement !…  Je demande une chaudière !  Moi qui ne suis jamais malade de la sorte, cela me surprend énormément.  Évidemment que je vous épargne les détails !  Cinq heures en mer à essayer de retrouver un certain bien être…  Eh bien… c’est confirmé : j’ai le mal de mer…  Comme c’est dommage, j’aime tellement ce mode de transport…  Nous ferons escale dans une petite baie tranquille.

Le lendemain, ouf… la mer est calme, très calme.  Ce sera une journée à naviguer avec le moteur pour quitter Grey River et nous diriger vers l’île de Ramea.  Je me sens mieux, même bien et nous profitons de ce moment pour pêcher et regarder l’horizon brumeuse…  Que c’est calme !

Nous arriverons au port de l’île de Ramea sans avoir quitté la brume.

Jours 5 & 6 : traversée vers la Nouvelle-Écosse.
Nous avons 130 milles marins à parcourir.

Ramea.  Au beau milieu de l’après-midi, la brume est toujours parmi nous.
Il est annoncé un vent favorable pour cette traversée de 24 à 30 heures.
Nous partons, propulsés par le moteur du voilier.
Je suis un peu nerveuse…  Je n’ai vraiment pas envie d’être malade pour toutes ces heures…  Je me suis tout de même préparé physiquement et moralement.  Il y a cette brume épaisse qui nous enveloppe.  Par chance que les GPS et les cartes marines existent.  Nous naviguons à 5 ou 6 nœuds marins.  Jusqu’à maintenant mon corps s’adapte à la mer et je vais bien.

Comme notre capitaine l’avait calculé, au large la brume s’estompe et nous commençons à voir quelques rayons de soleil.  Ça s’annonce bien.  Nous soupons paisiblement et avant le coucher du soleil les voiles sont hissées, car le vent commence enfin.  Le vent s’adoucit généralement au coucher du soleil.  Et puis, voilà nous sommes partis…  Le voilier gîte beaucoup sur le côté et se déplacer nécessite beaucoup d’équilibre.  Le vent nous porte si fort…  C’est grisant !  Je ressens une émotion très forte s’emparer de moi et les larmes me coulent sur les joues…  Je ressens un bonheur indescriptible.  C’est hors du commun pour le cerveau.  La nuit tombe et je vais m’allonger.  HaHaHa!… J’ai tout de même réussi à garder ma nourriture et me déplacer sans trop avoir le tournis.  Toute la nuit je désire me lever pour aller voir la mer et les étoiles, mais je n’y arrive pas.
Au matin, me voilà sortie du lit !  Je mange un peu, je profite de l’horizon, de la mer, du vent avant de dire au revoir à ce rêve.
Parce que déjà en fin de journée nous arrivons à Port Morien en terre de Nouvelle-Écosse !

Je crois qu’avant de concrétiser ce rêve en réalité, il est important de s’accoutumer à la mer, l’apprivoiser, la respirer et surtout apprendre à naviguer.  Je ne désespère pas, car je connais un très bon marin qui a le mal de mer.  Il doit toujours prendre une semaine en mer pour s’accoutumer et puis le tour est joué.

Arrivés sur terre à Port Morien près de Sidney, il est temps de repartir et mes amis m’accompagnent et font un bon 20 km avec moi sur leurs vélos pliants !  Ce qui me crée un grand bonheur.

Merci infiniment à vous, deux beaux êtres, pour cette belle expérience…  On se retrouvera !  Je dois ajouter que le capitaine a très bien pris soin de moi lorsque j’étais malade. MERCI !

Merci à vous aussi d’avoir patienté, le temps de ma traversée !
Vous comprendrez que la traversée a été bien plus rapide que prévue…
Au lieu des quelques semaines que je prévoyais, il n’aura fallu que quelques jours, mais des jours intenses !

Arrivée près de Sidney en Nouvelle-Écosse, je prévois faire l’île du Cap Breton et la fameuse Cabot Trail.


À bon port

Arrivée à bon port.  Pour mieux repartir…

“La barque que l’on retient au port n’apprend pas à naviguer. »

Mes dernières journées sur Terre-Neuve et ses côtes ont été toute une épopée !  Rejetée sur la terre ferme par les grands traversiers commerciaux, j’ai dû trouver un autre moyen de quitter la merveilleuse île pour en rejoindre une autre.  Et cette opportunité m’est venue de l’Amitié !  Un couple d’amis m’ont offert de traverser en Nouvelle-Écosse sur leur voilier !  Mais encore fallait-il me rendre à leur port de mouillage…  qui doit être ‘Francois’, un petit village côtier quelque part au sud.

Mes ‘pérégrinations’ ont repris de plus belle par les routes, les bateaux, d’autres routes et d’autres bateaux…  Ce qui m’a permis de découvrir une Terre-Neuve encore plus belle !  Un peu comme lorsque j’ai fait la côte Nord de Kegaska vers Blanc-Sablon par bateau, j’ai découvert de vieux petits villages qui ne sont accessibles que par la mer, enclavés dans des baies, surplombés par de magnifiques montagnes !  Par moments c’était aussi beau que la Nouvelle-Zélande !  Terre-Neuve c’est une île.  Et la découvrir en naviguant c’est tout autre chose qu’en pédalant !

Je vous laisse ce récit photo pour mieux juger de cette très belle étape de mes dernières journées à Terre-Neuve…


Extrême Est

D’un océan à l’autre…

Mon défi était de traverser le Canada d’un océan à l’autre sur mon fidèle vélo… Eh bien, c’est fait ! Mais ce n’est pas fini !…

Voici le récit (surtout en images) des dernières semaines de pérégrinations sur Terre-Neuve.

Vendredi 30 juillet.
D’Eastport à Dildo, 212 kilomètres.
Après quelques jours à Eastport Organics, je suis téléportée à la vitesse de l’éclair dans le beau petit village de Dildo grâce aux bons soins de mon maraîcher James et de son ‘pick-up’ !

Dildo.  Décidément ce nom revient souvent dans cette contrée !  J’ai découvert qu’il s’agirait du nom d’une pièce d’un bateau…

Les voyages ont ceci de bon qu’ils nous en apprennent beaucoup sur le monde et ouvrent nos horizons !

Lorsque j’arrive dans un nouveau patelin, je repère toujours un café-resto ou la microbrasserie du coin.  Il n’y a pas mieux pour reprendre contact avec les gens.

Attablée à la microbrasserie de Dildo, je ne suis pas restée assise seule bien longtemps…

Mes nouveaux ami(e)s de Dildo !

Une belle gang m’a invité à passer la soirée avec eux et à jouer aux cartes dans leur ‘bed & breakfast’ Georges House B&B où le propriétaire, Todd Warren, m’a accueilli gentiment sur son terrain pour la nuit !  Au matin, il m’avait préparé un bon déjeuner, merci !  Tout ça grâce à ces deux beaux couples…  Encore une fois, bien nourrie et bien reposée, j’ai pu reprendre ma route vers St. John’s.

Samedi 31 juillet.
De Dildo à Brigus, 52 kilomètres.

Dimanche 1er août.
De Brigus à Paradise, 60 kilomètres.
Je suis accueilli chez des gens vraiment extraordinaires et nourrissants pour l’âme.

Lundi 2 août.
De Paradise à Quidi Vidi, 27 kilomètres.
J’arrive à St. John’s pour quelques jours.
Et encore une fois, je suis accueilli avec grande générosité par Bernadette et Maurice qui me fait visiter les environs, me propose randonnées, histoires et bonne bouffe !  Encore une fois, merci de cet accueil rempli de générosité et de plaisir à partager de bons moments !

De Terre-Neuve, je retiendrai, bien sûr la beauté des paysages et de la Mer.
Mais bien plus : la chaleureuse humanité des Terre-Neuviens !
J’ai eu la chance et le privilège de rencontrer des gens joyeux, généreux, matures et croyez-moi ça m’a fait grand bien !

Enfin un poisson !

Dans l’attente d’avoir une place sur le traversier qui m’amènerait en Nouvelle-Écosse, j’ai me suis attardé et j’ai passé quelques jours à St. John’s.
Mais mauvaise nouvelle !  Pas de place pour moi sur ces gros bateaux avant tard au mois de septembre !?!…
Comme on dit : ‘j’ai raté le bateau !’

Ces derniers mois, mes plans ont souvent changé…
Encore une fois je dois m’adapter et trouver une belle solution…
C’est bon pour le coco, ça !
Et vous savez quoi !?…
J’ai trouvé comment arriver à bon port.
Il ne s’agit que de m’y rendre, par tous les moyens…
De reprendre la route, découvrir d’autres côtes, pour mieux repartir et continuer…
C’est vraiment à suivre…


Île Fogo

Visite d’une île du bout du monde… Fogo.

« J’ai trouvé mon île au trésor. Je l’ai trouvée dans mon monde intérieur, dans mes rencontres… » – Hugo Pratt

J’ai quelques ‘maux’ à vous confier…