Mon retour au Québec
Le retour…
Mon arrivée à Montréal.
7 septembre – de Campbelton à Sainte-Florence : 75 km
De retour au Québec… Après un salutaire arrêt en famille. Famille qui a poussé la gentillesse jusqu’à m’amener à Campbelton pour ménager mes jambes fatiguées malgré une belle pause avec eux.
C’est clair, la fin de mon voyage approche en même temps que se rapproche le Québec et mon corps s’en ressent ! On dirait que c’est de plus en plus difficile de rouler, d’avancer, de me rapprocher de la fin d’une aventure que je ne veux pas quitter même si mon corps et ma tête les réclament…
Par chance la vallée de la Matapédia me charme. Je m’arrête dans un endroit merveilleux pour cuisiner sur un feu de bois et ressent la fierté d’être devenue la femme que j’ai toujours voulu être ! Je suis heureuse et fière du chemin parcouru !
8 septembre – Sainte-Florence à Amqui : 32 km
Malgré la beauté des lieux, je me sens épuisée… Et tiens!… je suis malade, j’ai un mal de gorge qui m’oblige à arrêter pour deux nuits dans une jolie auberge à Amqui, afin de bien me guérir pour pouvoir continuer ma route vers la grande finale de cet incroyable voyage.
10 septembre – Amqui à Sainte-Flavie : 84 km
Drôle de départ d’Amqui dans la mauvaise direction !?!
Décidément, je ressens une résistance envers ce retour à Montréal.
Je dois apprivoiser mon retour à la civilisation et vers ce Québec que je connais si bien.
Du 11 au 14 septembre : 233 km
De Sainte-Flavie à Rimouski > Trois-Pistoles > Kamouraska / Saint-Pascal > Saint-Jean-Port-Joli
La route continue… avec un bon vent de face qui m’exaspère !
Malgré tout, je suis sur le bord du fleuve et je m’enivre de la beauté des paysages et me rends ivre de ces bières issues de micro-brasseries et généreuses en alcool… À cela s’ajoutent de belles rencontres et une belle soirée dans un champ pour finalement m’endormir à la belle étoile ! Le lendemain, plus ou moins bien remise d’une nuit fraîche, je m’endors près d’une épicerie… Mais la Providence pourvoit à ma grande fatigue et on m’offre un transport jusqu’à Grondines passé la ville de Québec.
Ça y est ! Je suis sur la rive nord du fleuve. Ma maison est de plus en plus proche…
15 septembre – de Grondines à Louiseville : 97 km
Avant dernière nuit avant mon retour à Montréal… JE panique… c’est la fin !
Je suis fière et heureuse de moi. Mais la peur du retour vers cette vie qui n’est pas mon idéal me fait peur.
16 septembre – de Louiseville à Repentigny : 77 km
Je roule sur le chemin du Roy, je suis fatiguée… mes cuisses brûlent… il ne me reste que quelques kilomètres avant d’arriver à Montréal… mais ils me semblent interminables. Je me retrouve en banlieue, je dois dormir dans un motel… Ouf! L’endroit est très médiocre… J’y dors difficilement, car l’odeur et la vétusté me dérangent. Je me sens bien loin de mes nuits sous la tente balayée par les vents de la mer…
17 septembre – de Repentigny à chez moi, Montréal
C’est fini, je pleure. Mais je suis en même temps excitée.
Mes ami.e.s et ma mère m’attendent avec impatience et j’ai tellement hâte de les voir… Ils seront là…
Mon arrivée !
J’arrive. Ils sont là ! Je suis de retour.
(voyez mon arrivée en vidéo)
Épilogue
Tout n’est pas fini…
Il vous reste encore quelques jours pour faire une donation via ma page GoFundMe.
Et je remettrai bientôt tous ces beaux sous à l’organisme Répit-Jeunesse.
Merci à tous ceux qui l’ont fait et encore à ceux qui le feront.
Le Nouveau-Brunswick
Mon Nouveau Monde !
Les Pérégrines et Pérégrins s’amusent !
27 août – vers le Cap Pélé, Nouveau-Brunswick : 53 kilomètres
En logeant la nouvelle côte de cette province, je roule avec le vent de face et mes cuisses brûlent… Je continu et essaie de m’adapter à ce nouvel environnement beaucoup plus peuplé que les routes du Cap-Breton ou de l’île-du-Prince. Les plages de cette partie du NB attirent beaucoup de monde. Pour mon arrivée en société, je suis marquée par cette foule touristique. J’étais seule et tranquille dans mon petit monde depuis si longtemps, que cela m’est difficile. En plus, pour ma première nuit, je ne trouve aucun endroit où mettre ma tente !?… Je dois me résigner à payer pour une petite place dans un camping de VR.
OUF ! C’est un peu le choc… je me sens loin des bords de mer en solitaire. Joyeusement on m’annonce que ce soir c’est le Bingo et qu’il ne faut surtout pas manquer ça… on insiste même pour que je reste une autre nuit, car le lendemain, attention… ce sera l’Halloween !
Après une joyeuse nuit d’insomnie, je reprendrai la route vers Shédiac, la capitale du homard !
28 août : de Cap Pelé vers la Baie de Bouctouche – Shédiac
Ça y est, je dois me reposer même si des amis m’attendent dans la péninsule Acadienne, à 150 km d’ici, mais là je dois reposer ces cuisses si douloureuses. Je décide de me louer un petit gîte sur le bord de la mer et d’y passer deux nuits.
Décidément Shédiac c’est trop gros pour moi !… C’est la fin de semaine, tout est complet, donc pas de repos ici pour moi … et pas de photo avec le homard … car la file d’attente est trop longue ! Ha ! Ha !!
Je suis assise bien tranquille à côté de ce homard géant tentant un retour à la civilisation… Je préfère mettre mon énergie à me préparer une bonne salade, déguster olives et une bonne bouteille de vin blanc ! Voilà ce qui me fait sentir de retour dans cette vie de facilité et de luxure !
Je respire tout de même cette odeur de liberté et de bonheur ! La mer à mes côtés, la musique dans mes oreilles, mon choix de style de vie et cette envie de connecter avec des gens me presse de revenir vers vous mes amis !
Avant le grand retour, j’ai un arrêt à faire dans la péninsule acadienne pour revoir un couple d’amis rencontrés quelques années plus tôt !
30 août : quelques 150 kilomètres plus tard… Néguac
Quel accueil… pour mon arrivée en Acadie dans la famille de mes amis !
La connexion avec cette famille est incroyable, nous sommes si différents, mais les valeurs communes nous rejoignent… j’ai l’impression d’arriver chez moi… Moi qui n’aime pas dormir chez les gens, même chez des mes amis de longue date. Je me sens bien chez ces amis qui m’accueillent avec une générosité incroyable!
Mon manque de confiance en moi et ma peur de déranger, qui est tellement obsessive, s’adoucit et je me sens très bien parmi eux !
Plusieurs événements dont un événement qui a lieu la fin de semaine suivant mon arrivée me fait rester plusieurs jours… huit jours plus précisément.
Je me lie encore plus d’amitié avec cette famille incroyable. Cela a créé un baume sur mon manque de confiance en ma personne… Et je me suis découvert de nouveaux goûts grâce au ‘Nashville de Lagacéville’ !
Je les remercie pour ce beau moment passé et je repars rempli de gratitude !
J’y ai même fêté ma fête, moi qui me laisse difficilement fêter.
Après une si belle semaine ‘en famille’, voilà que mon séjour se termine par un beau lundi de septembre, sous la pluie, en reprenant la route vers le Québec. La vallée de la Matapédia m’attend avec sa beauté infinie !
Et un peu plus loin, le fleuve qui me ramènera vers ma maison…
Le retour est proche, très proche…
Mais si loin…
pour mes jambes, mon corps, ma tête fatigués…
malgré tout l’Amour du Monde.
Au revoir Grand-Mère
Ma Grand-mère ! Cette femme qui me fascine jour après jour.
Tu es une femme importante pour moi… Il m’a fallu bien des années pour enfin être connue et reconnue de toi ! J’ai eu la chance de vivre avec toi, de t’aimer, de te cajoler et de vivre en intimité avec toi. Nous avons vécu de beaux moments et ce fut un bonheur absolu d’être près de toi; moi qui t’ai toujours aimé.
Aujourd’hui, je suis venue te voir juste avant mon départ, avant de partir vivre cette aventure tant désirée. Tu as été là, présente durant ce moment difficile de ma commotion; nous étions sur la même longueur d’onde: moi avec mon trauma crânien, et toi, belle femme vieillissante, avec toutes les difficultés que cela peut impliquer. Par chance nous avions cette troisième femme, ma mère, qui nous supportait dans nos difficultés.
Aujourd’hui je quitte cette chambre, là où tu habites maintenant seule; je quitte avec le cœur serré mais heureuse de t’avoir eu tout près de moi afin de mieux te connaître afin de mieux me connaître.
Je pars avec beaucoup de toi en moi et tout plein de compréhension de ma propre personne. Merci à toi. Tu as maintenant 96 ans et peut-être que ce sera la dernière fois que je t’aurai vu… tu n’y seras peut-être plus à mon retour. ! Sache que je t’aime Grand-mère !