Montréal, en janvier 2018.
Je suis en vélo afin de rejoindre une amie pour un brunch dans un beau petit restaurant sur l’avenue du Parc.
Je suis bien, heureuse, et en pleine forme.
Il fait bon, le froid de l’hiver me fait vibrer !
Je roule pleinement consciente que nous sommes l’hiver, en ville et que c’est glacé. Je suis donc très prudente avec mes pneus d’hiver à clous, même si je suis sur une piste cyclable bien dégivrée, rue Rachel O. Je tourne doucement vers le nord dans le sens unique de l’avenue de l’Esplanade.
Soudain un VUS blanc recule à grande vitesse, il ne me voit pas ?
Comment se fait-il ? Pourtant je porte des vêtements aux couleurs vives et un casque jaune fluo! Je tente de me retirer de la rue rapidement… De part et d’autre de la piste, il y a des monticules de glace et des autos stationnées…
Et puis… plus rien…
Je suis par terre, seule avec un homme me parlant et s’excusant…
Je n’entends rien… Je me relève, embarque sur mon vélo déglingué et me rends au restaurant. Le casque craqué, l’épaule et la clavicule renfoncées, j’entre et mon amie me regarde désemparée; je ne comprends pas, mais je me dis que je dois paraître un peu ébranlée.
L’adrénaline tombe et je ne comprends plus rien. Ses lèvres bougent, mais je n’entends plus. Mon bras me fait souffrir et je suis incapable de me tenir assise…
Elle m’amène donc rapidement à l’hôpital !
On me dit de me reposer, que j’ai une commotion cérébrale… Sans plus… Sans instructions ni suivi.
Quelques jours passent et rien ne va plus.
Je retourne à l’urgence. On me dit de me reposer, que ça va passer.
Je déménage chez ma mère et ma vieille grand-mère…
Je ne vais toujours pas bien après 3 semaines. Ça tourne, incapable de marcher sans devoir tenir les murs; la lumière, les sons, le bruit, ma mère qui me parle, la nourriture, etc… TOUT est insupportable !
Crises de colère, et un mal de tête difficile à décrire.
Un retour à l’hôpital en ambulance s’impose, car le mal de tête est de plus en plus fort. J’ai de la nausée, je tremble et répète la même phrase en boucle. Mes proches sont inquiets.
Voilà qu’on me dit de prendre des antidépresseurs et on me dit que ça va passer… Je refuse de les prendre et comprends que je devrai me débrouiller seule face à cette commotion ou m’enlever la vie !…
Lors de l’accident, heureusement que je portais un casque, car ma tête aurait été autrement bien plus blessée; en fait, j’aurais pu perdre la vie…
J’ai tout de même eu un traumatisme crânien assez sérieux pour que ma vie soit totalement bouleversée depuis ces dernières années.
Vivement le port du casque !