Corps & Esprit

Le défi de se dépasser.

Souvent, lors de défi intense comme monter 1100 mètres en 46 km dans des sentiers enneigés, boueux et remplis de roches, le moral peut s’effriter et peut susciter en nous un état d’esprit de plainte et de découragement.

On choisit son chemin… et il n’est pas toujours facile!

Je vais vous raconter un fait qui s’est passé en Australie en 2003 et qui a été une grande leçon pour moi. Cet apprentissage m’a servi souvent depuis et a changé ma vision de la vie.

Même dans la nuit, il faut avancer…

Nous sommes sans le sou, nous n’avons pas de travail et soudain un homme nous offre la possibilité de travailler dans un champ d’ail à faire la cueillette. Il fait 45 degrés Celsius, le vent est constant et la poussière nous fouette le corps. Nous sommes penchés et le dos nous fait souffrir…
Comme nous sommes payés au poids, nous voulons aller plus vite, mais nous sommes trop lents et il nous est impossible d’aller plus vite à cause des douleurs que le corps nous inflige.

La route est loin et haute, mais une lueur nous guide…

Soudain, entre quelques plaintes, je remarque un groupe d’Africains qui amasse l’ail tellement rapidement que je décide de les observer.
Ils chantent, rient et s’amusent en travaillant et leur cueillette est immense comparée à nous. Je commence à écouter leur chant et même à chanter avec eux…

Après quelques heures mon corps me fait moins mal, je me sens plus heureuse; je ne mets plus l’accent sur ma douleur ou la chaleur. Je me rends compte que j’amasse beaucoup plus d’ail qu’avant ! Je fais donc plus de sous…

Demain, tout sera beau et dégagé.

Aujourd’hui, chaque fois que je dois surmonter un défi, je pense à eux qui m’ont aidée à transformer mon état d’esprit et à ne pas m’attarder sur les difficultés, mais à voir du beau et du bon même dans des moments difficiles.

Zone de confort

Le voyage, l’aventure, la vie nomade est un mode de vie qui nourrit mon âme, mon esprit et mon cœur !

Je suis dans ma zone de confort et cela m’aide à réduire les symptômes reliés au syndrome post-commotionnel !

Le stress d’une vie qui ne me convient pas est derrière moi.
Tout ceci me fait un bien fou !

Cela me ramène quelques années derrière et me fait comprendre que :
pour toute guérison, quel que soit le traumatisme, la maladie ou même la dépression, à la minute où nous sommes dans notre chemin de vie ou faisons ce qui nous passionne, nous accélérons notre guérison.

Il est fort à parier que si j’avais suivi le programme offert par le gouvernement pour les traumas crâniens, je serais encore à faire du tapis roulant trois jours par semaine.  Je suis bien chanceuse de voir défiler devant mes yeux ces paysages grandioses et de sentir mes jambes s’enflammer sous les kilomètres bitumeux !

La nature, le plein air et l’exercice intense créent pour moi de l’énergie et me nourrissent. Je suis plus endurante qu’avant, mais quand mon corps me donne un signal, il est parfois impossible de poursuivre ma route…  Je dois donc gérer mon énergie avec minutie; garder espoir avec réalisme.

Encore en chemin dans les Rocheuses, le défi est grand, certes…  Et pousser un vélo dans deux pieds de neige est extrêmement difficile !  Par contre, une musique intérieure m’accompagne et le bonheur intense que cette aventure me procure m’aide à poursuivre malgré toutes les douleurs corporelles.

Les marmottes des montagnes

Deux marmottes en bordure de la route

Première semaine de notre traversée du Canada.

Adaptation est le mot qui résume toute l’intensité de ces 8 premiers jours !  Tout un début de voyage… 502 km dans les montagnes !  Plusieurs ascensions qui nous ont transporté jusqu’à une altitude de plus de 1000 mètres!

De plus, deux êtres qui ne se connaissent pas beaucoup et le défi de créer une aventure commune rendent ce voyage intense à tous les niveaux !
Les muscles doivent s’adapter, notre corps essaie de faire un avec ce véhicule d’évolution qui est le vélo !
La beauté des paysages et le froid intense nous obligent à tout intégrer dans ce défi.

Comme nous sommes encore dans la saison hivernale, plusieurs belles petites routes sont fermées, donc nous avons dû en contourner quelques-unes !
Ce qui nous a créé un délai de 2 ou 3 jours sur l’itinéraire prévu. J’avais tout de même cette curiosité face à l’imprévu et heureusement que Frédéric, mon ami de voyage, a bien embarqué dans mon délire !

Nous voilà rendus à Osoyoos, désert du Canada.
Nous prenons une petite pause de quelques jours afin de reprendre nos forces. J’ai eu une problématique de santé qui m’a obligée à me reposer quelques jours (rien de bien grave, mais assez pour devoir arrêter) et nous devons réparer le vélo de Frédéric afin qu’il soit sécuritaire pour les 3 prochaines semaines dans les montagnes. Ses freins ont complètement lâché quelques jours avant notre arrivée à Osoyoos !
Aujourd’hui nous profitons d’une belle journée ensoleillée sur une terrasse et nous pensons à vous qui nous motivez jour après jour !
Merci encore à tous pour vos présences virtuelles!

On se reparle dans quelques jours lorsque nous serons à Nelson.


En transit

Bonjour, vous vous demandiez peut-être où j’étais disparue ?!

Après un départ plein de revirements, je serai bientôt prête à prendre enfin la route.

À mon arrivée à Vancouver, j’ai tout de suite su que j’aurais besoin d’un moment pour me remettre du stress du départ et la météo m’a donné sa bénédiction en me servant plusieurs journées de pluie torrentielle qui rendaient la conduite à vélo très difficile et les longues distances impossibles.
Ça m’a permis de rencontrer une cousine que je ne connaissais pas, qui est basée à Victoria sur l’île de Vancouver. J’ai beaucoup apprécié cette rencontre.

Ensuite, je me suis retrouvé sur une belle plage après une longue journée de vélo, le vent glacial soufflait très fort… Au moment où je m’apprêtais à dormir à l’abri sous une table à pique-nique, j’ai rencontré Woody et son fils autiste de 14 ans William… Ils m’ont accueilli très chaleureusement dans leur environnement. J’ai pu y mettre ma tente à l’abri et profiter de leurs présences agréables. Une belle amitié s’est installée…

Puis quelques jours chez un ami sur l’île de Gabriola !
Maintenant que je suis bien reposée, je suis enfin prête à partir dans les montagnes et me diriger doucement vers l’est.
Mon cœur est rempli de joie juste à penser à la route, le vélo et m’enivrer de ce merveilleux paysage.
Merci de continuer à me suivre.