Mon départ de Québec (en fait du Lac-Beauport) pour me rendre d’une traite à Baie-Saint-Paul a été comme le tir d’une flèche vers un but lointain, mais longuement visualisé ! J’ai vécu la première étape de ce long voyage vers l’est comme un renouveau que j’ai eu envie de célébrer justement à mon arrivée à Baie-Saint-Paul.
Chaque mont, chaque montée, chaque descente de ces belles montagnes de Charlevoix ont été comme des moments de transition vers une nouvelle réalité beaucoup plus douce, celle d’un voyage en solitaire, en toute liberté.
Et ça a commencé en grande avec la longue côte de Saint-Joachim, lorsque l’on quitte la belle et historique Côte-de-Beaupré.
À l’incertitude d’entreprendre en solo cette autre partie de mon défi, s’est substitué le plaisir de me découvrir pleinement en tant que femme accomplie, solitaire et assumée.
J’ai roulé à fond ! J’ai fait des journées de 100, 120, 150 kilomètres…
Et les kilomètres parcourus me l’ont bien rendu avec des rencontres exceptionnelles remplies de bonté et de générosité !
De Québec à Baie-Saint-Paul, puis vers La Malbaie pour rejoindre Tadoussac et finalement m’arrêter aux Escoumins. Où, une amie proche, sa fille et sa mère m’ont offert le privilège de partager le confort de leur chalet, sans compter le plus important, le réconfort de leurs présences…
Parce que j’ai laissé le compagnon du début de mon périple.
Oui, c’est vraiment une tout autre énergie qui m’anime. La démonstration de les savoir présents (même virtuellement) me sécurise et m’aide tellement dans la poursuite de cette aventure de guérison. Tout comme le soutien des donateurs à GoFundMe et de toutes les personnes qui me suivent via les réseaux sociaux.
Après leur hospitalité et un certain repos, je savais qu’il faudrait m’élancer sur la Côte-Nord, loin de mes proches pour rejoindre Sept-Îles avec une certaine urgence…
Vu les conditions sanitaires changeantes, qui sait si j’aurai une quarantaine à faire pour accéder à Terre-Neuve ?… Pas le choix. En fait, je suis pressée et je prends le bateau qui me mènera au port de Blanc-Sablon.
Tout au long de cette traversée, je tombe en amour avec de merveilleux villages, inaccessibles par la route, que l’on me fait visiter et qui m’amène à penser, à songer que je vivrais bien cette expérience de vie en terre isolée. Qui sait, un peu plus tard, dans quelques années…
C’est ‘La Grande Séduction’ quoi !
Ces 72 heures de bateau me bercent et soignent, je le sens, mes blessures du passé… À mon arrivée à Blanc-Sablon, je me sens revivre pleinement, on dirait que mes bagages, mon fardeau, ne sont plus les mêmes…